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Le Journal des Vélos Bleus à Bali
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  • La Galerie des Vélos Bleus déménage pour 2 mois à Bali. Cet espace virtuel est une nouvelle extension de la Galerie. Nous souhaitons vous faire partager nos regards et nos découvertes. Pourvu, chers amis, que cela suscite vos commentaires !
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12 février 2005

10022005 – CANGGU « Ça fracasse ce soir ! » J'ai

10022005 – CANGGU

 

 

« Ça fracasse ce soir ! » J'ai rarement entendu les vagues s'écraser avec une telle intensité sonore. Nous sommes pourtant à un kilomètre de la plage, mais ce soir, c'est comme si les vagues déroulaient devant la maison. Impressionnant.

Tout le monde est couché, mon kopi bien chaud m'accompagne.

Je me suis posé plusieurs fois la question de savoir pourquoi l'écriture m'échappait ces derniers temps. Certes, les occupations liées à la préparation de l'exposition, tant au niveau des achats que de la logistique, constituent un frein à la tranquillité d'esprit nécessaire à cet exercice. Il n'y a pas jusqu'aux leçons d'Edgar que je n'assume plus, et dont Séverine a récupéré la responsabilité.

Néanmoins, ce soir, je me demande s'il n'y a pas une raison cachée, une raison qui ne dit pas son nom, une raison moins factuelle mais plus structurante. Elle tient en peu de mots : la fin ! Il ne nous reste en effet plus que deux semaines avant de rentrer, autant dire rien.

Le rapport au temps est déterminant. L'écriture a imprimé son rythme pendant les premières semaines et on a pu sentir combien celui-ci était reposé, lent peut-être, tout entier pris dans la recherche d'une adéquation entre les mots et les sensations. Puis, avec la bascule de la mi-temps, tout s'est précipité, comme si justement, on avait plus de temps. Comme si l'écriture ne pouvait plus rythmer le déroulement des évènements, mais seulement le subir.

Paradoxalement, j'ai été soumis à beaucoup plus de rencontres et de sensations diverses depuis deux semaines que pendant les quatre ou cinq premières semaines de notre séjour. Mais à mesure que cette densité croissait, ma capacité à les retranscrire s'appauvrissait. Ce faisant, je ne peux pas aujourd'hui dire précisément quel a été la vie de Séverine ces deux dernières semaines. Je ne saurais même pas dire exactement le nombre de jours que nous avons passés ensemble. Mon attitude a été bien égoïste. J'ai pris le large et me suis concentré sur l'exposition, et rien que sur elle, sans plus vraiment penser à notre vie de famille. Ainsi, je me suis baigné rapidement ce midi après avoir rejoint Séverine et les garçons à la plage, mais je ne saurais dire à quand remontait la dernière fois : deux jours, trois ou quatre ? En revanche, je commence à avoir une vision plus claire de l'ensemble des styles de peinture balinais, des artistes qui ont une cote et de ceux qui n'en ont pas ; j'ai aussi grandement amélioré ma perception géographique de l'île, et suis en mesure de me repérer dans les trois grands centres urbains, composés par Denpasar, Kuta – Seminiak et Ubud.  Cette représentation spatiale est en particulier modelée par la dissémination des dizaines de galeries visitées. Quelques restaurants ou warungs complètent ce tableau.

C'est bien aussi.

Ce n'est pas le même plaisir que l'écriture.

Celui-ci est derrière moi. Je pense plus à ces hommes que je dois convaincre de me vendre leurs marchandises à des prix corrects, et aux rencontres que ces heures de négociations provoquent par la même occasion, qu'aux mots qui résulteraient de l'observation de ces moments. Encore une fois, je me retrouve confronté à cette forme d'alternative très frustrante qui résulte de la confrontation de l'action et de la contemplation. Et je ne cesse de m'interroger sur la capacité que certains hommes, ou certaines femmes ont  de pouvoir concilier les deux. Quelle est la place de la discipline dans cette vie, ou l'on perçoit un travail de création coexister avec un engagement actif dans la vie ? A quel moment l'un des deux fronts accède-t-il au statut de l'habitus pour laisser du champ à l'autre, plus important ? Sans doute Ludovic pourrait-il me donner des éléments de réponses, à moins qu'il ne trouve ces questions totalement futiles.

Le temps presse, et avec lui l'issue de cette parenthèse. Il y aura un point final à ce journal et il se rapproche à grand pas. C'est cela la raison aussi : le refus de cette issue.

Demain matin, aller et retour à Ubud avant de retrouver à l'aéroport la voiture qui ramènera les bagages de Jérôme à la villa. J'ai hâte d'y être, car j'aimerais vraiment ramener quelques beaux tableaux qui m'attendent. Il y en a même un que je prendrais avec moi, et que je ne laisserais pas partir avec le cargo, tant il m'a séduit.

11022005 – CANGGU

Jérôme est arrivé en bon état. Et mis à part une appréhension de départ que l'on peut comprendre, il semble s'être mis dans le bain dés son arrivée. Après une courte pause pour prendre possession des lieux, dont il a été ravi, nous nous sommes dirigés vers la plage. On pouvait percevoir quelques réticences à nous voir partir à cinq sur les deux motos, sans casques, mais il ne s'y est pas opposé. En revanche, il n'a pas été jusqu'à laisser Edgar conduire, ce que nous avons pris l'habitude de faire. Il en parlera certainement à son retour.

La journée se termine donc dans les meilleures conditions, même si la mer n'est pas dans son meilleur jour, compte tenu des fortes pluies que nous avons eues cette nuit. Jérôme aura certainement une bonne surprise en la découvrant débarrassée de tous les déchets végétaux qui l'encombrent après les intempéries.

Pour ma part, j'ai effectué un dernier aller et retour Ubud ce matin afin de négocier nos plus gros achats. Plus de quatre heures de négociations au plus serré afin de ramener ces œuvres réalisées par deux artistes de renommée. Quand je dis renommée, j'entends à la dimension de l'Asie, puisque les peintres, lorsqu'ils acquièrent une certaine notoriété, sont généralement exposés d'abord à Djakarta et   Singapour, puis à Hong-Kong, Los Angeles ou Tokyo. Toujours est-il que c'est chose faite, et que nous en sommes très heureux car les toiles nous plaisent, même si elles dépassent de loin le prix que nous avons payé pour les autres.

Laurent est dans l'avion. Il survole les pays scandinaves puis la Russie avant de redescendre sur Hong-Kong pour prendre la navette vers Bali. Comme l'a fait Jérôme avec 24 heures d'avance.

Dans la mesure où nos affaires sont quasi finies, leur venue va nous permettre de prendre un peu de vacances et sans doute de bon temps. Le petit programme est en bonne voie pour que nous ayons une semaine des plus agréables.

Le compte à rebours a commencé, il ne nous reste plus que 15 jours…

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