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Le Journal des Vélos Bleus à Bali
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  • La Galerie des Vélos Bleus déménage pour 2 mois à Bali. Cet espace virtuel est une nouvelle extension de la Galerie. Nous souhaitons vous faire partager nos regards et nos découvertes. Pourvu, chers amis, que cela suscite vos commentaires !
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23 janvier 2005

22012005 – CANGGU Nous arrivons au terme des

22012005 – CANGGU

 

 

 

Nous arrivons au terme des quatre premières semaines du séjour, qui en compte neuf au total.

Je le réalise simplement maintenant, alors que je fais le point, car ces derniers jours sont passés sans que j'ai aucune prise sur eux. Tout s'est passé comme si, tout à coup, le temps s'était effacé, et comme si, par conséquent, tous les repères qui lui sont naturellement associés s'étaient estompés.

Cette une impression difficile à décrire, tant elle apparaît comme étrangère à nos modes de vie « réglés ». Car cette notion de temps, elle nous est inculquée très tôt. Déjà Edgar doit s'y contraindre et maîtriser la spatialisation du temps, basiquement reproduite sur le cadran d'une montre. Mais justement, (une grosse branche de cocotier vient de tomber juste à coté de moi) en côtoyant les enfants, on constate que la notion de temps n'est absolument pas innée. Loin s'en faut. Les voyages nous permettent d'ailleurs de réaliser que chaque culture, ou chaque civilisation plutôt, produit sa propre interprétation du temps. Qui n'a pas entendu le récit mi rieur – mi moqueur (quand ce n'est pas méprisant) de l'occidental qui rentre d'Afrique et d'appuyer immanquablement sur le manque de respect de l'heure. Car voilà bien un lieu, qui nous est familier, où le temps n'a absolument pas la même densité, texture que chez nous. Or donc, je me suis retrouvé cette semaine dans une situation ou certaines réflexions m'ont occupées l'esprit et fait perdre pied avec la réalité temporelle de ma vie. Ce n'est pas chose aisée à réaliser, je puis vous l'assurer. Si j'ai été désarçonné, c'est surtout parce que je ça ne ressortait pas d'un acte volontaire. Je ne m'y attendais pas.

Le contexte y est certes propice. Nous avons laissé les téléphones portables en France, je ne porte plus de montre, et surtout, nous n'avons pas de programme. En dehors des leçons que nous essayons de donner à Edgar (avec les résultats que l'on sait, et l'énervement en plus), nous n'avons aucune obligation. Sans doute est-ce la raison pour laquelle les repas ont tant d'importance : ils sont devenus les principaux points de repère de notre quotidien. Alors, il suffit de peu  de choses pour que cette absence d'astreinte ne provoque une perte d'équilibre ou le temps perd de sa substance pour bientôt s'effacer.

Si mes propos ont paru quelque peu décousus, et sans doute très terre-à-terre, c'est essentiellement parce que j'étais devenu incapable de relier le fil de mon récit ; en tout cas de ce qui en tient lieu au travers de ces mots écrits au jour le jour. Le marchand de glace ambulant vient de la plage et passe devant la maison, au son de sa musique stridente. Une brise de mer rafraîchit l'air saturé de chaleur ; bonheur. J'étais comme en suspension, me demandant soudainement par quoi je pourrais continuer, et sans trouver les mots-plaisir, qui s'écoulent les uns après les autres avec la même fluidité que l'on éprouve lorsque l'on devine un ruisseau qui coule paisiblement derrière des herbes fraîches. Sans doute allez-vous penser que le soleil, justement, en vient à me taper franchement sur le caillou ?

Il n'en reste pas moins que ces sensations provoquent une perturbation gênante : c'est un comble pour moi d'être dans un endroit comme celui-là et de me retrouver sans mots, sans inspiration en fait (ou à tout le moins, ce qui m'en tient lieu).

Et les jours ont passé, depuis que certains commentaires ont été formulés par Laurence et Olivier, notamment, et d'autres en privé. Il est même vraisemblable, si j'ose me l'avouer, que ça a commencé à ce moment là. Précisément, je songeai alors que cela exigeait une réponse, ou une suite, car ces réponses, qui n'en étaient pas vraiment d'ailleurs, portent en germe la possibilité d'aller plus loin dans ces relations épistolaires croisées. J'entends bien sur un « plus loin » dans le sens d'un propos qui ne sera pas seulement : « quelle chance d'être au soleil ! ». Certains d'entre vous ont bien deviné cette motivation, consistant à se montrer pour susciter une richesse insolite dans nos échanges. ET vous imaginez bien que ces mots croisés forment pour nous une des premières richesses de ce voyage.

Bref ! avec ces quelques lignes, j'ai le sentiment de renouer la coordination entre mes mains et mes organes sensoriels.

C'est un vrai délice que d'essayer de décrire l'envolée du cri des grillons comme des vagues, selon une périodicité qui m'échappe ; un phénomène curieux, qui procède peut-être d'un stimulus extérieur que j'ignore complètement. C'est une chance qui nous est donnée de pouvoir nous exprimer ainsi, selon un mode qui, à mon sens, peut sans doute réduire le risque d'erreur de compréhension.

On en revient à la citation de Philip ROTH, sur le fait que l'on se trompe toujours sur les autres. Certains cachent leur vérité pour des motifs raisonnés, qui sont fondés ou pas ; d'autres la cachent sans le savoir ; certains enfin, cherchent au contraire à l'exprimer, leur vérité. Mais c'est un chemin ardu, et difficile, car il faut passer à travers les fourches caudines du malentendu, du silence, des faux semblants, de l'apparence enfin. Alors je dis que ces mots ne sont en aucune manière une mise à nu ; ils ne cherchent simplement qu'à exprimer un état d'être. Rendre une parole juste, dans ce sens, est une plus une ambition qu'une thérapie. Cela procède plus de l'envie, ou devrais-je dire du besoin, de créer les circonstances d'une rencontre dans lesquelles on élimine tant que faire se peut les sources de malentendu, ou les occasions manquées.

Comme le dit Ali le Lion, Calife d'Islam, gendre du prophète Mahomet, « Trois choses ne peuvent être rattrapées : la flèche partie de l'arc, la parole prononcée hâtivement, l'occasion manquée »

Et en dehors de la flèche que nous ne manions plus de nos jours, les deux dernières choses sont encore trop souvent présentes dans nos vies.

La sieste arrive à son terme, nous allons procéder à quelques révisions avec Edgar, puis je l'emmènerais chez le coiffeur.

EN fin d'après-midi, Séverine me refera un cataplasme d'argile sur la plaie qui me couvre l'avant bras. Le premier m'a été d'un grand réconfort. Ce n'est pas grand-chose, mais quelques grosses éraflures que je me suis infligé en faisant une course avec Edgar dans la piscine. Je n'ai pas vu arrivé la margelle et mon bras a glissé sur son rebord, dont l'arête n'a pas été arrondie, bien sur. J'en suis quitte pour un jour au sec, afin que cela sèche au plus vite.

23012001

Finalement, pas de coiffeur : les révisions sont trop laborieuses. Du coup j'ai laissé Séverine s'en occupé et je suis parti en vadrouille avec Théodore.

Résultat :

 

Le plsu grand de ces "plats" fait 30 bon centimetres

 

 

 

Decoration murale en terre cuite. Existe peinte en differentes couleurs, differents formats, avec ou sans feuilles d'or

 

 

 

C'est ma preferee. Elle mesure 15 cm tout au plus. On en trouve de toutes les tailles, en metal et en pierre. Probleme de la pierre : le poids ! D'autres dieux sont aussi representes : Shiva, Ganesh, entre autres.

 

 

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