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Le Journal des Vélos Bleus à Bali
Le Journal des Vélos Bleus à Bali
  • La Galerie des Vélos Bleus déménage pour 2 mois à Bali. Cet espace virtuel est une nouvelle extension de la Galerie. Nous souhaitons vous faire partager nos regards et nos découvertes. Pourvu, chers amis, que cela suscite vos commentaires !
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26 janvier 2005

Experience hospitaliere

23012205 – TAMAN DAYU, l'heure de la sieste

 

 

 

« Songez à des régions comme le Banat, la Caspienne, le Cachemire, aux musiques qui y résonnent, aux regards qu'on  y croise, aux idées qui vous y attendent… Lorsque le désir résiste aux premières atteintes du bon sens, on lui cherche des raisons. Et on en trouve qui ne valent rien. La vérité, c'est qu'on ne sait comment nommer ce qui vous pousse. Quelque chose en vous grandit et détache les amarres, jusqu'au jour, où, pas trop sur de soi, on s'en va pour de bon.

Un voyage se passe de motifs. Il ne tarde pas à prouver qu'il se suffit à lui-même. On croit qu'on va faire un voyage, mais bientôt, c'est le voyage qui vous fait ou vous défait. »

Nicolas BOUVIER, in « L'usage du monde », édité dans Oeuvres, Quarto Gallimard.

Pour une fois, je me passerais de commentaires. Bouvier est au voyage ce que Moitessier est à la voile en solitaire. Leur lecture a inspiré et guidé bon nombre de nos contemporains qui passent encore pour des aventuriers des temps modernes.

Toute la modernité de notre rapport au voyage est contenu dans ces quelques phrases … à méditer !

Quel labeur dans ces rizières. Je reste perplexe quant aux sentiments éprouvés par ces personnes qui triment sous le soleil, les pieds dans la boue, alors que nous sommes dans notre jardin, les regardant comme un élément figuratif du paysage. J'exagère à peine. Cela se lit-il dans nos regards ? et je bougonne de ne pas savoir parler l'indonésien. Cela nous faciliterait tant la vie.

Dès que nous partons, on nous demande vers quel endroit. Il semble que cela soit un lieu commun. J'ai trouvé quelques réponses qui révèlent un peu de la poésie balinaise, telle que je me la figure :

« cuci mata » (prononcez cuci comme Gucci) : se laver les yeux ;

« cari angin » (comme angine) : chercher le vent ;

N'est-ce pas merveilleux de pouvoir répondre ainsi à une question dans le vocabulaire commun. De même, que penser des relations sociales quand la manière de s'adresser à quelqu'un prend immanquablement la figure de parenté la plus appropriée en fonction de l'âge. Ainsi, si vous rencontrez un homme qui peut avoir l'age de votre père, l'appellerez-vous papa, et ainsi de suite.

24012005 – Rumah Sakit « KASIH IBU », Jalian Teuku Umar 120, DENPASAR

Si je prends la peine de noter l'adresse de cet endroit, c'est tout simplement parce qu'il s'agit d'un hôpital et qu'en certaines circonstances, ceci peut devenir une information de première importance.

Si je vous écris, c'est que j'en suis revenu, et que les nouvelles sont bonnes.

Ce fut à notre tour, hier, de connaître notre première alerte sérieuse, avec un bon début d'otite chez Edgar. La situation ne fit qu'empirer pendant toute la journée. Pendant le déjeuner, que nous prîmes à la plage, nous crûmes que les choses allaient s'améliorer. Nous avions laissé Edgar et pensions lui ramener le steak de thon au poivre qu'il affectionne. Cependant, nous le vîmes arriver au début du repas : ayant perdu ses tongs, il avait commencé son chemin pieds nus avant d'être pris en stop par une moto qui passait par là. Nous rentrions pour la sieste, mais le réveil s'avéra très douloureux.  Finalement, je m'éclipsais en fin d'après-midi pour prendre des nouvelles d'Hugo, (j'appris en regardant TV5, qu'après son succès du week-end, le Stade Rennais avait pris la 7ème place du championnat ; je me demandai si cela leur était déjà arrivé) et Séverine dut venir me chercher car la maisonnée n'était plus que cris et pleurs. Je prenais le parti de monter avec Edgar, hurlant, dans sa chambre et de lui infliger une leçon de yoga. Ma chère maman m'a en effet transmis très tôt les vertus de la respiration maîtrisée par le ventre. C'est en respirant correctement, et en se concentrant exclusivement sur cette fonction physiologique, qu'on peut espérer gagner une forme de maîtrise de soi, en particulier face à la douleur. Je ne la bénirais jamais assez pour ces leçons, dont j'ai profité en de multiples occasions.

Finalement, il s'apaisa, et réussit même à s'endormir. Nous avions bien conscience toutefois que le répit était de courte durée, et qu'il nous faudrait sans doute veiller une partie de la nuit. Je m'y collais. Et effectivement, la nuit fut entrecoupée de crises de douleurs inflammatoires (le tympan avait déjà été percé et un liquide purulent se dégageait de l'oreille). Dans un demi-sommeil, je dus répondre à des questions assez saugrenues, sur l'utilité d'une centrale nucléaire, sur les raisons de notre méfiance à l'égard des hôpitaux locaux, lire l'histoire en entier de la « fée Carabistouille » - carabistouillar, je suis un trouillard, carabistouillo je suis un idiot ; des costauds comme Marcel Gobu, on en fait plus – etc. Ainsi, même si le réveil se faisait dans une relative tranquillité, il nous fallut nous rendre à l'évidence : nous devions à nouveau annuler notre visite à Ubud, et nous rendre d'urgence chez un médecin, ORL si possible. En fait, on nous conseilla cet hôpital, qui pourrait figurer sur le Routard, car le service y fut de bonne qualité, même s'il nous fallut nous opposer strictement à une hospitalisation pour obtenir une visite rapide d'un ORL, qui modifia de façon substantielle le premier diagnostic, effectué par un médecin généraliste. Après une attente d'une bonne heure, passée dans un calme troublé seulement par les gentilles pitreries d'Hortense (qui provoquaient néanmoins les sourires de l'assemblée) et les vomissements d'Edgar, nous fûmes admis dans le cabinet du médecin, précédée d'une nurse très prévenante. Après un rapide examen, celui-ci nous signifia que l'hospitalisation était nécessaire afin de juguler une infection importante par l'administration d'antibiotiques par piqûres. Je restai sceptique : nous avons quand même eu à faire à de nombreuses otites par le passé et jamais il ne fut question d'une telle solution. S'agissait-il de conserver Edgar dans un environnement dont l'hygiène serait plus à même de prévenir tout risque d'aggravation ? Cette infection était si grave ? Nous en étions là quand nous redescendîmes au RDC, dans la proprette salle des urgences, afin d'attendre qu'on nous désigna un lit.

 

 

 

 

Je ne tardais pas à être sollicité par l'hôtesse d'accueil afin de remplir les formulaires d'admission. Je vis alors qu'il existait une bonne dizaine de tarifs différents pour les chambres, et qu'à bien y réfléchir, me trouvant dans une structure privée, je pouvais représenter une aubaine. Ma décision prenait forme et je m'en ouvrais à Séverine : il fallait refuser cette hospitalisation et s'informer de la venue d'un spécialiste, qui nous avait été annoncée par le généraliste. Devant cette attitude plus que mitigée, l'interne de garde (vu son age, je me dits que cela devait correspondre à peu près à cela) appela le médecin, et rapidement on nous signifia que nous pouvions compter sur la visite rapide de l'ORL. Comme Hortense et Théodore commençaient à penser à leurs déjeuners, Séverine s'en retourna à la maison pendant que je restais. Cela ne fut pas long, en effet. Cette fois-ci, l'examen fut plus exhaustif et nous reçûmes en sus, des explications très claires sur le phénomène dont il était atteint, ainsi qu'une prescription beaucoup moins lourde, mais plus précise, qui laisse augurer une résorption de l'infection sous deux – trois jours.

Il me restait à payer la note. Je renonçais par avance à faire appel à notre assurance. Certes, ces frais sont couverts, mais pour qu'ils soient pris en charge directement par l'assureur, il eut fallut qu'un chèque de caution accompagné d'une quittance de dettes soient envoyés et reçus par ce dernier. En dehors des motifs de prudence qui s'imposent à ce genre d'entreprise, on déplore quand même de percevoir l'intérêt financier prévaloir ; car enfin, il s'agit bien d'une avance de trésorerie que nous leur faisons, en attendant que la sécu rembourse ce qu'elle voudra bien et que cette police assure le ticket complémentaire.

En fin de compte, c'est toujours une démarche édifiante que de devoir se soigner dans des structures qui ne s'apparentent pas aux nôtres. Je ne me voyais pas dormir aux cotés de mon garçon dans cet univers froid ; ma motivation à le ramener dans le foyer procédait aussi du sentiment de sécurité beaucoup plus fort que je ressens ici que là-bas.

 

 

 

 

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Commentaires
J
Félicitations pour votre site internet que nous découvrons seulement aujourd'hui.<br /> Nous y sommes venus sur les conseils de Béatrice.<br /> Nous espérons que tout va bien et que votre voyage comble vos espérances.<br /> Mathilde et Marie-Aude font un bisou à Théodore et Edgard<br /> Bonne fin de séjour<br /> Amicalement<br /> Laurence et Henry-Pierre
J
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